(Genève)

tranquillité des montagnes.

le soir, alors que la chaleur retombe lentement sur le lac, nous buvons un verre sous les parasols du club de planche à voile. étrange ville, si propre, avec des garçons aux yeux impeccables et des bacs à fleurs qui s’écartent automatiquement pour laisser passer les voitures. une drôle de légèreté me coule dans le coeur : je la prends comme elle vient, fugace et merveilleuse.

sur un parking inondé de soleil les tendres Canadiens me parlent de Vancouver – je dis : avec plaisir, et la vérité c’est : je me sens déjà mieux d’avoir passé la frontière. ils ont cette joie sereine du voyage et des petites aubes étrangères, debout en haut d’une montagne avec l’émerveillement de voir plus loin, dormant dans des prés, l’arrière des camions, le parquet encombré de cartons de Julie qui serait trop malheureuse, elle aussi, de défaire ses valises et soudain s’arrêter. elle nous accueille dans un minuscule appartement où résonnent les cloches d’une église, au bord d’un parc, à Cologny. je ris parce que lisant Belle du Seigneur il y a tant d’années je pensais qu’il s’agissait d’un nom inventé : c’est à Cologny qu’habite la folle Ariane et ses robes de paysanne roumaine, à Cologny que surgit Solal dans un éclat de verre et le hennissement d’un cheval. A Cologny que se joue le théâtre des amours et des grandes déceptions. je dis à J : je n’ose même pas imaginer à quel point ce bouquin a foutu ma vie en l’air.

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