il arrive avec la pluie — pommettes hautes, regard bleu-gris, et toujours je m’émerveille de tant de beauté par moi seule convoquée. tout en lui dit l’évidence d’une enfance heureuse sur les côtes du Jutland, une jeunesse de voyages et de dessins à l’encre, cette entrée dans la vie qui le laisse heureux de tout, attentif à chacun, tranquille avec les yeux brûlants. il rit dans les feuillages, esquisse un pas de danse, se souvient à voix haute de notre première rencontre, où nous avions parlé, longuement et en vrac, des îles Féroé, de New York, du Japon (il ne m’a jamais fait reproche d’être ensuite partie avec un autre). la nuit est pleine de filles magnifiques avec qui il joue comme un jeune animal, au moindre signe il me revient, il s’agenouille devant ma robe soulevée et je me demande alors: comment ai-je pu connaître la tristesse?
-
Articles récents
Mots-clefs
écosse écriture Antonioni Argentine arthur cravan beauté berlin Brésil bruxelles bucarest Buenos Aires californie choses insupportables colère cracovie désir danse errance failles sismiques fantômes femmes fièvre films fragments gender studies hospitalité japon joie les filles lisbonne listes livres madrid maroc musique New York nuit paris peinture Rio seule suisse tango tokyo USAArchives