7 février

le train remonte dans la lumière grisée. c’est un jour comme un autre. je coupe mes cheveux au dessus du lavabo. je rêve dans la demi-obscurité des collections océaniennes du musée du quai Branly. il pleut. c’est Paris. je dis : c’est la dernière année. je dis aussi c’est la première, si douce, tranquille, sans l’envie de couler le long de la vitre d’une fenêtre. je dis n’importe quoi, j’ouvre des paquets sur la nappe blanche d’un restaurant. je ne pense pas au temps passé que cette journée sanctionne : je pense à celles en moi qui vont surgir, surgissent déjà, les voix les mots les corps que je vais devenir.

28 ans. je suis comme la maison de Magritte, dans l’ombre et le jour à la fois, mystérieusement confiante.

 

Magritte : Lempire des lumières

Magritte : L'empire des lumières

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