les yeux de F toujours crèvent le papier porcelaine de son visage : noir et blanc, un damier sur lequel le monde se déplace lentement. elle arrive dans l’orage, sa capuche rabattue sur ses cheveux brillants, elle vide ses poches sur la table du salon : fragments de voyage, A Paixão segundo G.H. de Clarice Lispector, des bonbons au chocolat fourrés à la tequila qui brûlent un peu la gorge et me font rire. on lit dans l’après-midi légère, la pluie aux carreaux, battante et froide, quelle importance, parfois le silence se rompt d’un sourire, une main tendue vers l’autre, la délicatesse d’être ensemble. toujours c’est cette irrésistible tranquillité à son entour : j’ai retenu mon souffle la première fois que j’ai vu F – si pâle, fine, splendide aux yeux ardents – maintenant sans doute c’est elle, sans le savoir, qui m’apprend à respirer.
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