(Antibes)

comme je dors profond dans l’épaisseur des rideaux rouges… je suis chez toi dans ton absence, j’écoute tes disques, je bois ton thé, parfois je danse toute seule, pieds-nus, sur le carrelage brûlant. j’aime ce suspends – les derniers jours avant mon anniversaire, dans une limbe de bruine et de souvenirs.

le soir nous marchons dans Antibes : les rues sombres, pluvieuses, les cinémas aux affiches de la dernière saison, parées de leur solitude immense les femmes britanniques dînent dans le sursaut du moindre geste, au couloir des rares restaurants ouverts. le jour, la nuit, le jour, la mer sans mouvement se tient silencieuse et secrète. c’est l’attente, indéfiniment. je rêve un temps dilué où rien ne prendrait le pas sur le coeur. la côte d’Azur est triste et douloureuse, elle semble se déplier en décor préparé pour un drame ordinaire.

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