Brest

dans le train vers Brest — tristesse à la vitre, fatigue d’être et se battre, corps dominant qui n’en finit pas de chercher la limite, parfois j’émerge comme d’un rêve, ici dans la pluie d’une ville étrangère, sur le quai et la monstruosité rassurante des chantiers navals, l’eau lourde, noire, entêtante à la nuit, la seule qui me comprenne. je descends la rue de Siam comme on traverse un désert, dans une crêperie de lundi soir les lumières clignotent, qui s’en soucie?

je cherche l’allure, l’élan, le bord d’un sourire ou d’une paupière qui se referme un peu trop lentement, le beau garçon aux yeux bleus et visage lumineux qui se plaisait en ma compagnie je voulais pourtant lui dire: ne t’approche pas, ne t’intrigue pas, fuis tant qu’il est temps car de toi je ne veux que trouver la forme physique d’un épuisement.

 

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