oh, mes belles italiennes. voici Marina revenue à Paris le temps de rien, un fou rire dans la rue, un dîner, des souvenirs, une amitié merveilleuse et si simple – pour parler d’amour, de politique et de Judith Butler autour d’une bouteille de vin. il y a six, sept ans, quand on parlait de genre on nous ignorait royalement, aujourd’hui c’est nous qui ignorons toute controverse, si stérile, si tardive, et puis aussi nous avons appris, parfois difficilement, à ne plus nous excuser – d’être femmes, curieuses, dangereuses, fluides, entières, intelligentes, puissantes. Marina sans doute à été la première à me dire: ne t’adapte pas trop, ne fais pas tant d’efforts. j’étais tenue à cette intenable position de sujet et d’objet, vivante dans les conversations qui pourtant semblaient toujours revenir à mon corps, ils m’appelaient mystère, miracle, ou miss Progestérone, ils continuent à me parler de ma peau comme si elle n’existait que pour eux, comme si je ne vivais que pour être vue d’eux, et parfois c’est touchant (hier encore le type qui me cause de Nietzsche et tout de suite après de mon « galbe »), parfois j’ai eu très peur – répète après moi me dit Marina: vaffanculo, voilà, encore une fois, tu peux le faire, tu verras, ça soulage.
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