thé earl grey chez E, dans son appartement-village de la Butte aux Cailles. je saisis et suis saisie encore une fois de ma facilité à nouer des amitiés très vives, de façon évidente, avec des femmes qui me ressemblent, des femmes qui lisent et qui voyagent et qui ne se satisferont jamais d’une joie de surface, d’horaires fixes, d’assurances familiales. nous parlons de l’Ecosse qu’elle connait bien et de l’île de Skye que j’aime d’amour, je lui raconte les longues heures pour traverser les landes du Connemara, l’an dernier, dans la pluie fine et la splendeur, toujours je pense à ces pays austères comme à de merveilleux refuges, très jeune glissée dans l’anfractuosité des livres des soeurs Brontë, amoureuse de Coleridge dans sa cabane de rêves, le vent dans les cheveux, les mains trempées d’embruns, la connaissance physique et immédiate de ces terres tourmentées et somptueuses, outre-Manche j’ai mesuré l’étendue de ma joie comme jamais.
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