lectures

Hors de moi, le petit livre de Claire Marin sur l’expérience de la maladie, se révèle descriptif, tâtonnant, affreusement normalien.

Siri Hustvedt sait dérouler les fils à la perfection, The Shaking Woman or a History of my Nerves est un exercice impeccable, scolaire mais fluide, nouant psychanalyse, neurologie et récit personnel dans ce style qui est le sien, à la fois très lisible et quelconque – à défaut d’apprécier l’écriture, j’en admire au moins le craftsmanship.

je lis le début d’Anil’s Ghost de Michael Ondaatje et c’est là que se creuse l’écart – tout de suite l’élan, l’entrée dans l’irrévocable, l’odeur de la pluie et des charniers au Sri Lanka.

mais ce que je préfère, bien sûr, c’est La Mort en Perse d’Annemarie Schwarzenbach: « ce livre donnera peu de joie à ses lecteurs », annonce-t-elle, « il ne leur apportera même pas la consolation et le réconfort que prodiguent très souvent les livres tristes. » touchant avertissement, qui ne réduit en rien le souffle du voyage et l’angoisse des obstacles. on ne peut qu’aimer d’amour Annemarie Schwarzenbach – sa lucidité, sa puissance, ses effondrements, ses appels dans l’immense plaine persane qu’engouffrent les montagnes.

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