trophée

tu sais, me dit ma belle italienne, je n’en peux plus de ces garçons qui font les paons, qui font la cour des mois durant et puis lorsque je leur ai préparé le petit déjeuner un dimanche matin s’installent dans notre relation comme dans le fauteuil de mon grand père, rassasiés, rassurés, parfois ils me sortent dans un restaurant pour me montrer, ils s’imaginent m’avoir domptée, ils s’endorment après avoir joui et je m’ennuie, je m’ennuie tellement, mais à ce moment-là il est presque trop tard, je me suis attachée à l’idée d’un amour, je donne tout ce que j’ai, je deviens terrifiée à l’idée de perdre une histoire qui en vérité me désintéresse totalement, lorsqu’enfin je m’enfuis je passe pour une inconséquente, je n’en peux plus de ces garçons qui n’aiment de moi que ce qu’ils désirent posséder – une image, un fantasme, un trophée.

(oh je sais, je sais…)

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