avec ma belle italienne dans sa vieille voiture rouge, il pleut des cordes sur la chaleur de la ville, tout semble très intense, dramatique, et très beau. des heures à faire les filles dans les dressing rooms déserts, nos corps qui ne se ressemblent en rien, elle m’habille d’une robe de soie cintrée et m’appelle Sofia Loren. le soir il faut bien sûr tout réessayer une dizaine de fois avant de sortir, boire du café, du gin, fumer des cigarettes et changer d’avis sur le pas de la porte, remonter les escaliers en courant à la recherche d’un livre ou d’un tube de rouge à lèvres, faire trois fois le tour de la ville en voiture, il y a des places de parking à foison mais pourquoi interrompre une si belle conversation? au bar elle m’abonne au gin-tonic, disparaît mystérieusement quand le joli garçon s’approche, « I’m from New York » me dit-il très sûr de lui, ce à quoi je réponds sans réfléchir « I’m from Paris » et j’entends ruisselant dans mon dos le rire de V, son merveilleux rire de clochettes méditerranéennes, étincelante toujours elle m’emmène, elle soigne les plaies de mon coeur passées et à venir.
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