les grands arbres rouges de l’automne new yorkais, ceux que j’ai connus d’amour chaque année de ces dernières quatre années, les grands arbres rouges et dorés m’accompagnent et me bercent, sur le campus clairsemé du matin, jet-lag et café noir, à travers les fenêtres de la bibliothèque, toute cette présence tangible de ma vie, en morceaux. visages amis, corps aimés, you look like you’re going to the opera dit D depuis l’autre côté de l’escalier (ma robe trop parisienne), et il sourit: can I take you to the opera? sur les pelouses la lumière coule à flot, comme ma joie, la journée à errer entre l’instant et le souvenir. le soir le chemin qui monte, brusquement envahi par les jeunes surgissant des gymnases, peaux bronzées et luisantes, et j’avance lentement dans cette petite foule gluante quand le ciel se découpe en deux morceaux distincts, bleu indigo qui engouffre le ciel, masse rougeoyante sur la forêt, au centre parfait le trait noir d’un vol d’oiseaux sauvages.
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