hantée par « Top of the Lake »: formidables montagnes du sud de la Nouvelle-Zélande, la splendeur vaporeuse, la bruine, le vent, la lande, le bush, entrelacs de beauté et mensonges, rien n’est ce qu’il paraît à l’exception du corps des femmes – car la grossesse survenue ne peut pas être mentie, pas plus que la douleur, la maladie, la marque des sévices fût-elle profonde et refoulée.
je tremble un peu dans la beauté de ces paysages que j’ai aimés d’amour, le choc titanesque d’une nature puissante et austère, désintéressée du sort des hommes et des femmes qui survivent à l’hiver, parfois à leurs cauchemars.
la si poignante Elizabeth Moss: femme aux yeux de glacier qui s’obstine, qui persiste à l’encontre des obstacles, qui s’épuise aussi dans des courses échevelées, s’effondre parfois et se relève toujours.
à ses côtés l’homme me bouleverse, silencieux, un peu sauvage, l’amant de Lady Chatterley en plus félin, allure d’animal puissant qui court et puis se coule dans les bras de la femme, il me rappelle mon rêve le plus profond, le rêve du garçon qui viendra toucher sans cesse son corps au mien dans une telle évidence, qui saura trouver les moments pour se taire, pour se dire, pour errer avec moi dans des forêts humides et merveilleuses.