A me dit qu’elle pense à moi comme à l’héroïne de Eat Pray Love, en plus extrême, et par curiosité, jetant un oeil, j’admets reconnaître cette trentenaire insatisfaite de sa carrière, de ses amours, des attentes du monde, exception faite de sa quête spirituelle, car dès la première nuit dans ma chambre sommaire, futon et tatami, au coeur d’un des plus beaux temples bouddhistes de Kyoto, nuit que j’avais désirée solitaire et recluse, tout entière imprégnée d’un imaginaire d’encens et de méditations salubres, oui la toute première nuit déjà j’étais comme lionne en cage jetant mes mains en l’air priant le gentil Daibutsu qu’il m’envoie un beau garçon ou un filet de poisson cru, et m’échappant par la petite porte sous une pluie battante j’allais chercher l’entour tiède et rassurant de la ville, un bar où se gorger d’umeshu-rokku sur fond de surf rock, rentrant en douce comme une adolescente pour m’endormir dans l’aube et la douce mélodie des gongs.
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