la terre tremble et comment lui en vouloir? tant d’émotion palpable dans ce pays, tant de tension sereine, je ne m’explique pas cet amour, il ne faut surtout pas, juste descendre dans les rues et rouler à la foule, la pluie, la porte des temples qui m’emmène, toujours de l’avant, les trains oh mon amour ici ne s’épuisera pas, mon amour ici je suis ce que je suis et ce que je ne comprend pas, en Tokyo à nouveau l’immense corps désirant qui s’était assoupi, la force, l’absolu, les illusions auxquelles je m’accrochais il y a peu encore se sont lavées dans les typhons, que ferais-je de Paris, d’une carrière, ces mots n’ont jamais eu de sens pour moi, que ferais-je d’un garçon qui n’entend pas l’appel depuis toujours lancé du haut du pont piéton de Shibuya? je n’ai pas de regrets, pas de jalousie aux faire-parts des amis, quand on me dit pensant bien faire que je rencontrerai quelqu’un moi aussi je suis prise d’un fou rire, après des années d’effarement, des années à tendre vers l’autre vainement, dans la ville magnifique je viens enfin de me trouver.
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