just like honey

Shinjuku – avec le reste du monde devant l’immeuble Alta, souffle de la ville sur mes yeux fermés, mes mains, le fond de ma poitrine, just like honey, quand tu surgis c’est l’évidence, la joie physique de marcher avec toi, coulant dans la nuit des temples, les forêts de néons, l’éclat des immeubles qui s’amoncèlent et s’étendent et se retirent soudain, d’une rue à l’autre si changeante cette ville qui est la nôtre, si tendre et violente à la fois, extrême comme la part en moi que je préfère, farouche et qui pourtant immédiatement se donne.

Shinjuku coeur battant, un minuscule bar du Golden Gai pour boire du gin et t’admirer de près, la pâleur de ta peau, tes yeux dont je ne sais s’ils sont bleus ou grisés, merveilleuse bouche de fille sur laquelle tu passes et repasses un doigt, comme Veronika sur ses paupières dans le film de Kieslowski, et peut être ton double c’est moi, ancrée du même amour fou pour Tokyo -

oh les rues en pente, poudrées de poussière, puissamment présentes, ce morceau bord du monde où je m’arrête, prise de vertige, sous une demi-lune parfaitement découpée, c’est la forme physique de la joie

cigarettes, umeshu en cannettes, assis dans une allée sombre et qu’illuminent par instants les éclats électriques de la Yamanote-Sen, apparemment j’ai inventé cette histoire de Breton disant à Tzara je vous tiens les mains, qu’à cela ne tienne il faut pouvoir sans cesse réécrire l’alliance quand elle advient,

réécrire c’est à dire enfin J mon grand préféré sous le pont de Yoyogi les trains comme des tonnerres je te donne toute ma bouche.

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