de Chattanooga à Tuscaloosa

qu’il est beau le garçon blond cendré de l’Alabama, avec sa bouche ourlée pour les baisers, son corps américain, lisse, ciselé, et pourtant dans ses yeux passe une ombre étonnante, celle du voyage et du questionnement, toute une enfance de garçon d’église envoyée rouler dans le lit du Mississippi, avec les serpents d’eau, les longues mains inquiétantes des racines et des arbres, l’oppression d’une Amérique profonde dont il n’a plus l’accent, soucieux de se sauver, et dont il ne garde qu’un indéfinissable charme de southern gentleman. de quoi parlait-on déjà? de livres, de voyages, Derrida qu’il n’aime pas mais que je défends ardemment tout en pensant tant de beauté est indécent, et j’essaie de rester calme, mais comment rester calme, la façon dont je pose mes mains, mes hanches, mes seins qui n’existent que pour dire honey, de Chattanooga à Tuscaloosa je suis faite pour toi, dans le vent le long de l’eau j’ai juste envie de rire, si libre, si tendre, j’avais oublié ce flux de sang dans la poitrine, cette force qui me soulève, j’avais oublié, la joie fulgurante au moment d’avancer toute entière dans sa peau.

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