(Madrid)

je retrouve Madrid à l’arrière de la moto de S. on traîne dans Lavapies, les rues étroites et sombres, fraîches sous le couvert des arbres, le petit bord d’un square où les vieux se reposent, les terrasses, l’arc lumineux de la Plaza de Oriente, à coups de tinto de verano, pour défier les saisons. S est à demi-andalou, il s’engueule avec les gens dans les cafés, pour le plaisir, et parle de Séville comme de la seule ville sainte. je m’imagine descendre plus au sud, passer les massifs rocheux blancs, arides, couler mes bras dans les fontaines et faire la sieste sous l’olivier… Madrid pourtant est belle, j’aime le bruit des anciennes tuyauteries dans un hôtel du centre, les churros au bar, nimbés de sucre glace, et puis la lumière folle, blanche dorée, qui contredit l’automne. il y a du temps à égrener dans cette ville, lentement, et jusque dans les faubourgs, l’illusion du Maroc, du Mexique, des îles Caraïbes au coin de la rue qui ne s’éteint jamais. je vis toujours Madrid comme une porte, un passage vers le Nouveau Monde, les livres ou bien le retour à la vie la plus douce. et puis dans la calle San Cristobal j’ai retrouvé la Libreria Mujeres qui devrait figurer, avec Les Ménines au Prado et les coupes de cheveux des jeunes garçons madrilènes, dans le Top 3 des raisons de venir ou revenir sans fatigue dans cette ville merveilleuse.

Cette entrée a été publiée dans journal, avec comme mot(s)-clef(s) , . Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.