à l’aéroport : business (wo)men au check-in, costumes gris et visages glacés, interconnectés en blue-tooth ils parlent dans le vide ou en anglais, comme des grenouilles, peut être les femmes sont les pires, elles donnent leurs ordres avec sécheresse comme si tout autre mode de communication pouvait leur être reproché.
dans l’avion je suis assise au fond comme au spectacle : chorégraphie des bras qui se lèvent d’un même mouvement – manchettes de chemise à rayures, poignets bronzés, montres de marque – 3 femmes, 15 types à tennis elbows. ils parlent fort, ils sentent l’angoisse et le parfum de luxe, quand je demande aux deux types à côté de moi de baisser d’un ton ils me disent qu’ils travaillent – je dis : très bien, moi aussi, alors je lirai Derrida à haute voix.