la carte au trésor

le mois de juin à Paris, à toute heure dehors il faut marcher dans ton absence. je traîne dans des foules fades, des désirs de surface et la nuit qui n’en finit pas de résonner. tu t’en vas et tout s’en va, tombant de l’autre côté du monde comme du bord d’une table. un soir je me déchiquette, un autre je suis si plane que toute peau se déroule sans effort. S me surprend seule, assise sur le bord du canal : j’ai compris depuis longtemps, me dit-il, que tu es une princesse phénicienne. je le retrouve dans une fête, quelques soirs plus tard, on tire au sort lequel de nous deux envahira le premier la peau du bel animal aux yeux gris qui va et vient dans la musique (la forme de ses omoplates sous son t-shirt, une sorte d’île, une carte au trésor, la belle illusion du repos). il a tiré la paille la plus longue, j’ai tenu la petite copine un temps immense dans les 2 mètres carrés d’une cuisine. il y avait une psyché dans l’entrée : je n’ai reconnu ni mon corps, ni mon visage. c’était peut être le soir où Jennie m’a couchée dans ses genoux pour me laisser pleurer, le soir ou l’aube où tu n’en finissais pas de passer la frontière. tu t’en vas, tout le monde s’en va, j’attends encore dans la rémanence de l’image.

Cette entrée a été publiée dans journal. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.