la Californie n’existe pas

les mains qui tremblent, l’angoisse qui me prend au moment de boucler ma valise ça n’est pas la peur de prendre l’avion – c’est autre chose, souterrain, intriguant, qui fait rire A aux éclats alors qu’elle m’emmène à l’aéroport mais je suis très sérieuse, je ne pourrais pas être plus sérieuse que ça, les mains qui tremblent c’est parce que pour moi la Californie n’existe pas. on peut dire ce qu’on veut on n’en finira pas de se heurter à l’amoncellement d’images et de fantasmes, le grand délire toujours renouvelé qu’un si petit morceau de monde entretient sur le reste, le règne de l’illusion en triangle des Bermudes spectaculaire, et comment est-on sensé arriver entier dans ce vortex de rêves volés et sur-représentations ?

10 heures de voyage à travers le pays amoindrit considérablement l’angoisse esthétique : à San Francisco rien ne me paraissait plus réel que les burritos de la Taqueria de Mission Street.

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