poison crazy lush

M paraît et je pense : qu’est-ce que ça change ? il a des filles tendres à ses basques ; j’ai la montagne au coeur et l’apprêt du départ. dans les ronces, JB marche comme un roi. il tient ma main jusque sous le dessous d’un arbre esseulé au sommet. la vallée est en vagues. je suis dans mon pays d’enfance, l’endroit où je tombe dans les herbes, à la renverse, sans me soucier de la chute.

bien sûr, je n’aime pas comme M est avec les autres filles ; je voudrais qu’il soit parfait mais les traits du personnage que je lui ai toujours prêtés s’effacent, lentement.

et pourtant c’est une chose fabuleuse : assis tous les trois sous le grand chêne comme dans l’appartement encombré du souvenir. je rentrais de Nouvelle-Zélande – et maintenant encore toujours je vais partir. est-ce qu’il est bien fini, le temps du coeur transi, abîmé de tant battre, caché sous des yeux lourds ? l’orage tremble sur le chemin de crête. bientôt c’est une pluie de fer qui s’abat et descend dans la peau, d’un seul coup. nous courons dans les chemins rivières, mains tenues, nous dévalons la pente du coeur, toujours plus loin, plus loin encore, au-delà de nous-mêmes, et comme je les aime, mes presque-frères et toujours grands alliés, et comme ils font de moi une femme plus fière, plus forte, plus confiante à la vie.

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