bien sûr quelque chose dans la foule s’écarte au point de nos retrouvailles ; ce que j’imagine qu’il reste de l’ignition. pourtant je voudrais dire la joie : lumière sur l’esplanade, trop tard pour le ciné, on se pose dans un rade de la rue du Renard et dégringolent les dragons d’or et d’argent dans les tambours battants. plus tard : la viande et le vin, taches rouges sur la nappe, mains collantes, coeur serein, Jens raconte des histoires comme l’on se met en transe, il parle des fleuves et des presqu’îles, de la jungle, de la mer, à Lagos il a suivi les ponts qui s’abattent sur la ville, il a pénétré dans le coeur noir d’un abattoir, brusquement étouffé dans la foule des corps demi-nus et gluants du sang dégoulinant de leurs machettes. je pense tout le temps à cette chanson de Nick Cave : Abattoir blues. je pense tout le temps à la faille de tes yeux. dans Leçon de Ténèbres que nous n’avons pas vu ensemble aujourd’hui je sais qu’il y a toute la beauté folle de ta peau : les routes blanches et confiantes dans les déserts de cendre, le souffle des dynamites dans les puits enflammés. la nuit tombe sur Paris : nous courons dans les couloirs du métro aérien, jamais je ne vais me défaire de ce qui me lie à toi et c’est aussi ce qui me rend forte.
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