(Turin)

Turin – la longue descente dans la lumière. à la gare de Porta Susa, le bruit, la foule, l’odeur des arbres et des fleurs fraîches, c’est l’Italie du Nord qui s’agite en costumes de designer et rêve sur les longues rives du Po. je connais bien cette ville : le chassé-croisé des arcades, labyrinthe cartographié des errances, illusion de rigueur que vient surprendre toujours une jeune fille à demi nue à sa fenêtre ou le pépiement des enfants, la bouche tordue aux vitrines des chocolateries. le temps s’estompe aux cafés – cuivres et boiseries – il file dans le sillage des trams et les étals des bouquinistes, Turin peut être est une machine à flouter le cours des choses, je rejoins Lucia dans un restaurant à la mode et l’histoire qu’elle me raconte alors est une histoire d’amour et de trahison, une épopée héroïque qui s’effondre lentement dans le roman de gare, la fin’amor en soap opera des douleurs. qu’est-ce que l’on dit à une femme qui souffre ? elle était mon modèle, elle le reste, je marche avec elle dans la nuit tiède, le temps vole et rassure.

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