la liberté ou l’amour

ce serait trop facile de te blâmer pour ce que j’ai aussi choisi d’endurer. je préfère penser que Desnos avait raison, dans cette formulation qui m’a toujours semblé étrangère alors qu’elle me guidait du dedans, en silence: faudra-t-il choisir la liberté ou l’amour?

j’ai tellement tout voulu, ce que je n’avais pas même venait se présenter à mes pieds, comme le grand fauve remontant des déserts pour faire offrande de sa peau. je croyais à mon désir comme à une bonne étoile, et ce qui ne s’y conformait pas cessait aussitôt d’exister. c’était simple et limpide, nourri à la cascade d’une vie de rencontres.

tout de suite j’ai aimé en toi cette même allure un peu folle, cette façon d’envoyer promener la réalité au profit du désir, et de ne rien regretter. nous nous retrouvions en Louise Lame, Corsaire Sanglot, traversant la vie sur des montures de rêve, soucieux seulement de jouissances immédiates, méprenant la fidélité pour la fin des possibles et la fin des possibles pour une vie sans saveur.

quelle bêtise, mon coeur, l’un et l’autre si épris de nos libertés qu’il nous semblait égal de sacrifier tout le reste.

Cette entrée a été publiée dans journal. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.