Vassili

fatiguée, fragile sans doute, frappée par le jeune homme qui me parle, me sourit et que je ne reconnais pas. l’enfant déjà avait glissé si vite dans la peau du lycéen, j’en avais été éberluée mais j’en gardais le fil, la présence, à Paris, dans la régularité des Noël et des anniversaires. ce jeune homme devant moi qui parle maintenant avec confiance, je ne le connais pas, je ne le saisis pas, il vient et il me prend l’enfant, l’adolescent, le petit Vassili aux yeux brûlants. sans doute, plus tard, avec le temps rattrapé et la petite continuité des repas de famille, nous rirons tout à l’heure d’une chose ou d’une autre. pour le moment je ne peux que refouler mes larmes – la peine immense qui m’étreint, celle du deuil anodin des enfants que l’on aime mais que l’on n’a pas vu grandir.

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