pourquoi le décès de Maria Schneider me bouleverse-t-il tant?
c’est vrai, j’ai aimé Le dernier tango à Paris à la folie… plus que tout j’ai aimé ce corps trop jeune, trop vite donné, hanches balancées sur le pont de Bir-Hakeim, l’amour cru dans l’appartement livide, en rotonde, de la rue des Eaux, derrière des rideaux et la brume, avec un homme beaucoup plus vieux, et ce sentiment d’abandon, ce passage dans l’image, vingt ans frêles et dangereux qu’on jette à la mer pour ne plus y penser, oui c’est vrai j’ai fait ma Maria Schneider, aussi, j’ai couru dans la pluie pour des amours qui faisaient mal et j’ai pleuré, j’ai cru que c’était la vraie vie, celle qu’il fallait prendre en profondeur, quand ce n’était qu’un stratagème pour contenir le corps et conjurer la peur.