miroirs

inquiète et fatiguée je trouve mon refuge chez Andreï Tarkovski : Le Miroir. toujours je me fracasse de la beauté de ces images, toujours de suite je les oublie, et pourtant à chaque fois ce sentiment fou d’être dans l’exactitude même.

oh le visage de Maria Terekhova tour à tour donné, défait, repris, volé… lenteur des blés courbés sous le vent, les enfants à table lorsque la grange voisine prend feu, spectacle d’impuissance et de fascination que la pluie vient résoudre, goutte à goutte sur les feuilles, ça pleut toujours beaucoup chez Tarkovski et c’est une pluie du fin fond du souvenir, touchante, terrible, magnifique, réitérée et pourtant irremplaçable.

à la fin du film j’attendais ce moment très beau de l’homme qui meurt de la mort de sa mère qui n’est pas encore morte, très courte scène qui toujours me foudroie de justesse : nous portons en nous la vie et la mort des autres par avance, par recul, en décalage, le coeur n’a pas de linéarité, ce moment à venir est vécu déjà, il ne cesse jamais d’être vécu.

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