tango tranquille

entre l’orage et la nuit J frappe à la fenêtre - il suffit d’un espace, un sourire, le souffle de la pluie pour danser, lentement. plus tard, alors que nous buvons une bouteille de Malbec assis sur le parquet, il me parle de Buenos Aires, par morceaux, par secrets, le nom d’une rue, une photo, un parfum, il a grandi dans les faubourgs, grands-parents vénitiens, c’est le tango qui l’a sauvé de la misère, au lendemain de la crise économique de la fin des années 90 il est parti danser à New York qu’il n’a pas quitté depuis, il rit et dit que la vie est un immense mystère, quand il était petit il ne voulait rien d’autre que d’être vétérinaire dans la pampa.

je l’écoute, et je tremble: c’est très simple d’être avec lui, très doux, presque évident (comme si souvent avec les Argentins, on a envie de féliciter leur mère), je tremble parce que ses yeux sont trop bleus, ses lèvres trop charnues, il est beau comme une fille et un garçon mélangés.

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