j’aime cette pluie de mai qui me caresse les paumes par caprices répétés — la vie soudain aventureuse de devoir se jeter à l’improviste sous la ramure des arbres, le refuge des auvents, courant devant l’orage dans l’odeur des pelouses et des limons mêlés.
je lis les formes courtes de Kawabata, ces « histoires que l’on tient au creux de la main » (掌の小説), où se déploie en grand le visage très blanc des femmes et des cadavres, dans une lenteur fulgurante.
tu as l’air épuisée me dit C et c’est un fait, je me débats dans des sommeils sans âme, des nuits sans passion, la pluie fine seule me touche et m’accompagne.
—Kiyoshi Nakajima – Pluie Fine – 糸雨 (1982)