Miyajima – 宮島

debout sur le pont du ferry, en écoutant le disque de bossa que Ryuichi Sakamoto a fait avec Jaques et Paula Morelenbaum, rêverie parfaite sur la brume qui enveloppe l’île sacrée de Miyajima, balancement, pluie, douceur.

oh douce solitude des plages désertées, je me promène sous un parapluie transparent et le souvenir de ce qui n’est plus – qui suis-je, où vais-je, qui aimerai-je, je ne sais pas, sans doute je ne suis que l’écho de mes pas sur les planches du temple d’Itsukushima et c’est très bien comme ça, d’abord faite d’une tendresse secrète pour la mer qui remonte lentement, la masse splendide des montagnes, corps de géants dans les mains de la brume, l’odeur des algues et des encens.

avec les derniers ferries l’île s’est vidée et me laisse à l’errance, robe rouge dans les boiseries rouges, biches pressant leurs museaux humides à mes mains, une gargote où s’asseoir au comptoir, la vieille femme prépare l’okonomiyaki à la façon d’Hiroshima, avec fierté, autour de moi on rit, un enfant dort sur un coussin, un voisin tape au carreau pour un verre de sake. c’est pourtant si évident – la vie se moque de mes tristesses, le torii de bois rouge dressé dans les marées ne dit que ça: le temps et la mer passent, l’instant seul est celui de mon corps, inutile de se débattre à contre-courant.

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